La revue Nature a publié dernièrement une étude portant sur l’efficacité et la sécurité d’une bithérapie injectable chez des adultes vivants avec le VIH. Il s’agit d’une étude multicentrique de phase IIIb associant les ARV à longue durée d’action: cabotégravir (600mg) et rilpivirine (900mg). Cette étude, menée par Shimona Starling et al., s’est déroulée de septembre 2021 à août 2022, incluant 512 patients stables sous traitement antirétroviral oral de première ligne dans 8 sites répartis entre Ouganda, Kenya et Afrique du Sud.
Les patients présentaient une charge virale plasmatique inférieure à 50 copies/ml et aucun antécédent de défaillance virologique. Ils ont été randomisés pour poursuivre leur traitement oral ou passer à un schéma injectable toutes les 8 semaines, avec une phase orale d’induction optionnelle. La charge virale a été suivie toutes les 24 semaines, avec un critère primaire évaluant la proportion de patients ayant une charge virale <50 copies/ml à 96 semaines.
Résultats
Les résultats ont montré que plus de 90% des participants du groupe injectable maintenaient une suppression virologique à 96 semaines, comparable au groupe traitement oral. Le traitement était globalement bien toléré, sans augmentation significative des échecs virologiques ni d’effets indésirables graves liés à la voie injectable.
Ces résultats confirment la faisabilité et l’intérêt des traitements à longue action. Dans les contextes africains où certains patients remettent en cause leur statut serologique lorsque la charge virale devient indetectable, une facilité d’administration pourrait améliorer l’adhésion thérapeutique. Rappelons que les études de phase III impliquent plusieurs centaines voire milliers de patients, souvent répartis en groupe (randomisation). Elles apprécient l’efficacité et la sécurité du nouveau traitement dans des conditions variées. Cette phase dure souvent plusieurs années.
Il se pose donc maintenant le besoin d’élargir ces données à d’autres populations et d’étudier l’impact à plus long terme, ainsi que les dimensions organisationnelles et économiques de cette nouvelle modalité de traitement.
Dr Euclide OKOLOU
